Le 20 septembre

Publié le par fab

Quand j'eus dit tous ces mots,
Que tu ne veux entendre,
Ces mots au goût de cendre,
Pour toi ces maudits mots,

Tu te lèves du lit,
Comme tu le fis tant,
Le corps encor content
Du plaisir accompli.

Et quand le regard droit
Enfiché dans le mien,
Tu dénoues d'une main
D'un geste habile et froid

Ton peignoir blanc cassé
Tombant sur le parquet
En un petit paquet
A tes pieds ramassé,

Je tire de ma poche
La lame du couteau…
Mais tu n'y crois pas trop
Et aussitôt décoches

Ton sourire enjôleur.
Tu as l'âme sereine,
L'allure de la reine
Faisant face au voleur.

Lors, avançant d'un pas,
Je frappe -sans rancœur-
Juste à l'endroit du cœur,
Là où tu n'en as pas.

En un mouvement lent,
Sans même te débattre,
Ton joli corps d'albâtre
Se couche en ondulant.

Une secousse ultime :
L'orgasme avant la mort.
Ton corps se remémore
Sa vie la plus intime.

Ton oeil perd ses émaux
Et ta face livide
Tournée vers le lit vide
S'efface sans un mot.

C'est fini. Te laissant,
Ce poignard assassin
Planté entre les seins
Et baignant dans ton sang,

Je quitte alors ta chambre
Sans refermer la porte…
Le temps des amours mortes
Prend fin ce vingt septembre.

Publié dans Mes poèmes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article